Les associations qui gèrent le handicap et, je pense aussi, les maisons de retraite, se mettent d’accord avec les grosses associations existantes en France pour que les établissements anciens et nouveaux soient remplis au maximum possible.
Je vous explique. Je suis dans un foyer ; ça fait 30 ans ; et ça fait 10 ans que l’on me dit que je vais peut-être être obligé de rester des week-end de temps en temps. Et maintenant, il y a un courrier de la direction qui est tombé et qui me demande de respecter les 137 jours d’absence autorisés à l’année. Et je fais parti aussi d’un SAJ qui est fermé plus souvent que le foyer. Moi, en toute sincérité, je prends toutes les vacances du SAJ, j’ai droit à une semaine en février, des fois une en avril et 5 semaines en été plus des ponts, ça dépend comment ça tombe chaque année, mais personne ne nous a dit qu’il fallait compter dans les 137 jours.
C’est tombé après le COVID, je pense que les associations sont en manque d’argent, mais ce que je ne comprends pas c’est que dans certains foyers de la même association, pour manque de personnel – parce que, dans le médico-social, personne ne veut plus y travailler – ils ont demandé aux parents qui le pouvaient de reprendre leurs enfants ; et comme c’est la même association, je pense que ça vient du Bureau de l’association et que le courrier a été envoyé à tous les gens qui partaient régulièrement. Moi je veux bien respecter ça, mais on ne peut pas demander aux parent de reprendre leur enfant quand ça arrange l’institution et après leur envoyer un courrier de ce type.
Et je pense sincèrement que toute la métropole et tous les conseils généraux, quand ils ouvrent un établissement neuf, il faut une rentabilité d’argent, c’est-à-dire qu’il, faut qu’il soit plein un maximum de jours par an. c’est pour ça que je dis que toutes les institutions, les conseils généraux et la métropole sont d’accord avec les grosses associations. Alors que la loi 2002-2 qui est sensée gérer les personnes handicapées en institution dit qu’on met au centre notre projet et qu’on peut faire comme on veut. Et je ne comprends pas la logique du conseil général ni de la métropole maintenant, ils gèrent personne par personne et avant, ils géraient un taux de remplissage à l’année.
Pour vous donner une image, on est 3 sur 32 dans mon foyer à partir régulièrement. Donc il y a un taux de remplissage d’au moins 75 %, voire 80 %, et en plus, quand nous ne sommes pas là, le conseil général ou la métropole ne paie pas le prix de journée ; alors, pour moi, c’est normal qu’ils ne paient pas quand on n’est pas là, donc ça les soulage. Il faudrait que nos élus, s’il vous plait, pensent à cette situation comme si c’était eux en institution, car cela peut arriver à tout le monde.
Il faudrait que nos élus repensent les lois un peu en faveur des personnes accueillies. Ils n’ont pas à se mettre d’accord avec les grosses associations qui brassent des millions et à qui on ne demande pas vraiment des comptes, et on ne vient pas parler aux gens accueillis en hébergement ou en centre de jour pour voir ce qu’il s’y fait réellement. On aurait de grosses surprises.
Ce serait bien qu’il y ait des députés handicapés aussi dans l’assemblée. Pour moi, j’en connais une qui était notre ministre du handicap, je crois ;ce serait bien que les gens qui décident des lois pensent à nous et ça leur côuterait beaucoup moins cher !
C’était mon coup de gueule du moment, parce que je suis en plein dedans.
12 décembre 2022